Les collections

Le musée

 

Au début du XXe siècle, un groupe d’érudits parmi lesquels l’historien Roger Rodière prend conscience de l’importance de sauver les témoignages de l’histoire de Montreuil-sur-Mer et du Montreuillois. La citadelle, devenue vacante à la suite du départ de l’école militaire, est choisie par l’Association des Amis du vieux Montreuil qui commence à y entreposer les premiers objets qui formeront le futur musée du Vieux Montreuil. Ouvert en 1927, il devient le 1er janvier 1931 propriété de la ville de Montreuil.
Pendant la Seconde Guerre Mondiale, les collections sont dispersées. Seuls quelques restes lapidaires provenant des anciennes églises de la ville sont conservés dans la chapelle de la citadelle. Le musée reste fermé pendant plus de 20 ans jusqu’à ce que vers 1965 une deuxième génération d’historiens emmenée par Albert Leroy décide de relancer l’aménagement d’un lieu d’exposition permanente des collections historiques de la ville.
En avril 1967 est créée la Société des Amis du musée de Montreuil-sur-Mer qui obtient en 1970 l’ancienne chapelle de l’Orphelinat pour y installer le musée. Jean Lephay est nommé conservateur. Le 15 juin 1973, lors de son inauguration, on lui attribue le nom de l’archéologue montreuillois Roger Rodière.
A partir de 1993, le désengagement de la société des Amis du Musée laisse le lieu en complète inertie. Il faut attendre 1999 pour que le tout nouveau Service d’Animation du Patrimoine et des Musées de Montreuil s’attaque progressivement à la conservation et à l’étude des collections du musée Rodière.
Fermé en 2002 en raison des très mauvaises conditions de conservation et de présentation des collections, il est malgré tout classé musée de France le 1er janvier 2003. En 2008, ses collections sont installées dans l’hôtel particulier Saint-Walloy. Une vraie politique culturelle se met en place (expositions, service des publics, publications…) tandis que le travail de récolement et d’inventaire est lancé. L’enrichissement des collections redémarre par les dons ou les achats.
Depuis 2013 les collections sont progressivement redéployées dans le site de la citadelle.

Les collections

 

Au fil des années, deux thématiques se sont distinguées, l’art sacré et la représentation de Montreuil dans la peinture.
Le nom même de la ville, monasteriolum devenu Montreuil, montre à quel point son histoire a été influencée par l’Eglise. De ce passé, le musée a conservé des œuvres qui illustrent les changements opérés dans les mentalités et les pratiques au cours des siècles : reliquaires médiévaux, statues et sculptures du Moyen Âge, pièces d’orfèvrerie néo-gothiques, peintures d’Histoire… Parmi celles-ci, il faut signaler la crosse de Sainte-Austreberthe datant du VIIe siècle. Les collections évoquent également l’ancien hôtel-Dieu de la ville dont les nombreuses archives du Moyen Âge à nos jours sont intégralement conservées.
Le charme de Montreuil-sur-Mer a attiré artistes et écrivains. Du passage de Stendhal ou Hugo, elle a tiré ses lettres de noblesse. Lieu d’accueil et de villégiature, les Anglo-Saxons ont toujours été fascinés par ses charmes, son pittoresque, son caractère patrimonial et sa qualité de vie incomparable. Les écrivains Arthur Young ou Lawrence Sterne séjournent à Montreuil-sur-Mer tandis que de nombreux artistes s’arrêtent en ville pour reproduire, par l’estampe ou la gravure, les vues si caractéristiques de cette cité médiévale. Cette section du musée s’attarde sur les peintres qui résident un temps à Montreuil-sur-Mer. Autour de Français comme Alexandre NOZAL, Jan LAVEZZARI, Albert CHANOT, Jean-Charles CAZIN, Charles JOUAS, Louis MONTAIGU, d’ici ou de plus loin, se regroupent des Anglo-Saxons qui forment bientôt une communauté d’artistes. Parmi ceux-ci, le musée présente des œuvres d’Harry VAN DER WEYDEN, Catherine Alice HAWDON, Georges ALDRICH, Harry COLLISON, Thomas FORREST…